vendredi 30 décembre 2011

30 décembre

A 2 jours de la fin d'année, toujours à la Graciosa, et pour un an encore aux Canaries, le temps de mieux connaitre ces îles, et se poser un peu avant la grande traversée.
Nous devions normalement libérer la place de port qui était réservée par un autre bateau, mais la défection d'une réservation nous permet de rester ici pour les fêtes, et c'est tant mieux.
le petit village d'ordinaire très calme et vide se remplit de bateaux, de campeurs, de locataires, je me demande ou ils vivent. Mais comme le jour des morts vivants, ils doivent tous sortir le jour de l'an, la musique et les feux sur la plage feront le reste.
Nous préparons pour le mois de janvier une régate internationale, les "meilleurs" navigateurs sont conviés, ce sera le tour de l'île.
Je sais pas pourquoi, mais parfois je repense à la série anglaise des années 70 "le prisonnier".
Ici tout le monde est gentil, on se salue en disant Olaa, et les autochtones portent de drôles de chapeaux. Non, je ne suis pas un numéro...
Très bonnes fêtes à tous, et en particulier à ma grande fille Manon, à sa maman et Christian, et à mon "sparing partner" de billard Patrick.
A bientôt
Pascal

samedi 24 décembre 2011

Joyeux Noël!!!

     Voilà, un premier Noël loin du feu de cheminée, du froid hivernal et de la chaleur familiale (aussi)... Ici ce n'est pas non plus les grosses chaleurs, mais les baignades ne sont pas très loin et l'ambiance voyage à vite fait de nous réchauffer le coeur, arrosée de Ron miel local et le tour est joué! Avec toujours le même mot d'ordre: pas de programme, meilleur programme! Donc ce soir c'est la fête improvisée... (encore!)
On vous embrasse tous!
Joyeux Noël et à très vite!

Mae, Pascal et Loann

vendredi 23 décembre 2011

21 décembre 2011

La traversée du désert... 

Arrivée près du volcan

Et là, niché au creux de la montagne, un écrin de sable... 

Alex, Hélène à l'accordéon, Loann danse


Suzanna, musique



Heureuse comme Loann


Alex à la flûte, Suzanna à l'accordéon
Diego, Loann, une histoire un peu courte

Un moment magique

La terre penche...

Au sommet du volcan, c'est pas mignon...

C'était haut



Des paysages uniques. 


Nicolas, Yann masseur officiel, Sybille

Diane

Sur les Loustics, soirée rhum miel...

Jérôme, Anne Lise des Loustics, et leurs 3 enfants.

Diego, Loann

L'équipage du Requin'Roll, Nicolas, Diane, Diego. 

Partis déjà

Soirée 25 ans de Tristan

Karine sur Robin des mers et Fred sur la Belle Hélène un voilier en bois sans pilote...









La Graciosa, côte Est. 
Il ne faut pas croire que nous passons notre temps à la plage, sur les montagnes, ou sur des voiliers à boire du rhum miel, on se repose aussi...

jeudi 22 décembre 2011

22 décembre...

La fin d'année approche, déjà.
Si on m'avait prédit que je fêterai mes 49 ans sur une île dans l'Atlantique, dans un petit port de pêche ou les routes sont des pistes dans un décor lunaire, je me serait dit pourquoi pas, si l'eau n'st pas loin. De là à le réaliser...
Ce qu'il y a de magique,  ce sont les rencontres que nous faisons. La vie urbaine, civilisée, règlementée, programmée jusqu'à la fin et consommée n'est pas une fatalité. Sortir du système n'est pas une crise passagère de jeunisme ou de révolte stérile. Y rester était mortel.
On rencontre des routards, des vrais, des jeunes ayant déjà parcouru le monde, à pied, à vélo, en bateau, en auto stop.. mais pas seulement des "jeunes", (mot très subjectif... comparé à mon age canonique pour certains..) Certains sont retraités, d'autres partent en famille, 2 à 3 enfants dans un bateau semblable au miens.
Aujourd'hui 3 "routes" sont partis, vers l'Amérique du Sud, Il me tarde de bouger, de mieux connaitre ces Canaries avant de partir vraiment. Mais avant, il me tarde de faire découvrir à ma grande fille cette vie, et ce monde différent.
Bon Noel à tous
Pascal

samedi 3 décembre 2011

Arrivée aux Canaries 2 décembre


La traversée la plus longue...
Du 27 novembre de Mohammedia à la Sociedad sur l'île Graciosa.
Les conditions de cette navigation furent parfaites, du portant, pas de grosses lames, le bateau le plus souvent à plat et peu de cargos. On pouvait facilement ratrapper les nuits fractionnées la journée.
Quelle étrange sensation de réaliser qu'il n'y a personne, la journée, lorsque le soleil brille, les questions ne se posent pas. Mais quand la nuit tombe, quand le bateau suit le déclin du soleil couchant sublime sur l'eau, quand la mer commence à scintiller dans le reflet de la lune et que la navigation se fait à l'écoute du vent, lorsque ce moment là arrive, je me demande parfois ou je vais.. la lumière de l'intérieur me réconforte et le bateu continue sa route, comme si rien ne pouvait l'arrêter.
On a croisé des tortues, des dizaines de tortues flottant à la surface de l'eau, levant parfois une patte à notre approche avant de plonger, mais pas le moindre cétacé. Et encore une fois, parce que l'espoir fait vivre, j'ai refais une ligne et deux poissons ont mordu, deux maquereaux, immédiatement remis à la mer. Stupide les maquereaux.
Donc ce fut une traversée tranquille, jusqu'à la fameuse nuit du premier décembre. Petit retour en arrière, nous sommes partis sans carte GPS de la zone, mais avec une vieille copie peu précise des fonds de la zone. Pour remédier à ce manque, nous avons passé la journée à attendre un bateau espagnol censé nous accompagner durant cette traversée. On ne l'a en fait vu qu'à la sortie du port.
Nous abordons les Canaries nord sur l'île Graciosa vers minuit, on s'engage dans le détroit au milieu duquel se trouve l'unique port de l'île. Il n'y a plus de lune, les étoiles éclairent faiblement et le vent se renforce sous l'effet venturi du détroit. On marche au moteur, je cherche les ombres des montagnes je me guide au sondeur et je serre les fesses. Là ou la carte indique 10 à 15 mètres, le sondeur affiche 5 à 8, il remonte à 3 et je ne distingue toujours pas les feux d'arrivée. Mae scrutte aussi et entrevoie un feux rouge intermittent à peine visible, noyé dans une masse de feux de villes. Nous avancons vers lui, mais les fonds remontent à 2, moins de 2 mètres, le sondeur affiche 0,5 mètre, impossible, il disjoncte.. et non. Le temps de relever les yeux, une secousse brutale arrête le bateau, nous projette, le vent soufle toujours plus fort par l'arrière. Je tente un retour, le bateau butte à nouveau en arrière. Mae essaye d'appeler le port par vhf en vain, le bateau se dégage enfin, j'essaye de me guider en suivant une ligne de fond sur le sondeur qui me conduira à l'entrée du port, très peu visible de l'extérieur, et pour cause, ils n'ont pas encore installé l'électricité. Le soulagement est de courte durée (comme dans les films...)
Le vent se renforce encore, 7 sur l'échelle de beaufort, personne répond, il ne semble pas y avoir de place, extrême tension. Une personne vient enfin pour nous indiquer une place de l'autre côté du quai. Après plusieurs tentatives, dans les raffales de vent et cet Espagnol qui criait du bout du quai avec sa lampe torche et dont je ne comprenais pas un mot, je parviens enfin à entrer dans une place à 2 heures du matin. Loann est réveillée.
Vérification immédiate sous le plancher, pas de voie d'eau, le bateau ne coule pas. Le lendemain je vérifierai l'état de la coque.
Leçons à tirer de cette mésaventure dont malgrè tout on se sort bien. Arriver de préférence de jour dans un endroit inconnu avec les cartes à jour, ne jamais croire ce que l'on dit: on m'avait dit que les Canaries c'est 3 mètres de fond partout... ne pas croire les blogs: ce port est facile d'accès de jour comme de nuit, ne compter que sur soi ou bien compter sur la seule personne qui vous avait bien dit de ne pas passer par là, et qui a toujours raison... ce n'est pas moi.
Après vérification sous la coque, cela aurait pu être bien pire. L'impact a fait sauter une partie du gelcoat à 2 centimètres du sondeur et du spido. Une mise  à terre et une réparation sérieuse s'impose avant une autre traversée et ce n'est pas ici que cela pourra être effectué.
Sinon cette île est magique, peu de voitures, pas de route goudronnée, juste des chemins de terre pour les rues composées d'alignements de petites maisons blanches à 2 étages, le tout posé comme un écrin dans un environnement minéral et volcanique. A vivre.
Loann a trouvé des copains, je crois que nous allons prendre du temps.
Pascal

Mohammedia aux Canaries en images

Jolie rencontre: Florian et Doriane, surf toujours!

Mr Noujoumy, ne pas se fier à sa taille c'est un grand monsieur

Un grand cata pour un tout petit port, celui de Florian et Doriane

yacht club de Mohammedia  le plus ancien du Maroc




Si si je vous jure c'est une tortue!

TERRE!!! sous spi

Si si regardez bien on les voit les Canaries!!!

Vous imaginez mieux comme ça?

















Le capitaine est suivi!











On prépare noël ici aussi au soleil!!!







chacun sa route

Canaries!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


    Je vais épargner le capitaine d'un petit commentaire salé sur notre arrivée, je l'ai déjà bien assez arrosé comme ça de jolis noms d'oiseaux les plus rares mais surtout les plus volumineux qui soient...
        Que dire de Graciosa? Son nom est  bien à son image, aucune tromperie la dessus c'est certain! Nous n'en avons pas encore fait le tour mais déjà je suis conquise. Je crois que la plus heureuse de nous 3 c'est encore Loann. Il faut dire qu'ici, c'est l'île aux enfants, il ne manque que Casimir et aprés une longue traversée de nouveaux copains sont les bienvenus. Le ponton grouille d'enfants de tous âges, de nombreuses familles font étape dans cet écrin avant le grand saut, certaines font durer le plaisir depuis plusieurs mois, années. Il y a même une école où certains de ces enfants nomades apprennent l'espagnol et suivent un petit bout de scolarité.  Génial!
Il y a de l'ambiance dans ce tout petit port! Pas très loin, il y a un "camping" ou plutôt quelques tentes abritant des gens de passage, certains font du bateau stop et attendent leur prochaine embarcation, d'autres profitent simplement de cet endroit paisible pour un temps ou y élisent carrément domicile. Tout ce petit monde se retrouve au cybe café du village qui ouvre ces portes à 19h, on en profite pour donner quelques nouvelles mais aussi pour partager, échanger sur les parcours de chacun.  C'est convivial, le contact est si simple que c'en est même déconcertant...
En bref, Graciosa, il y fait bon vivre et nous allons prendre le temps... Des amateurs pour un premier de l'an aux Canaries? Billet d'avion beaucoup moins cher que pour les Antilles... A bon enteudeur...
 Mae

petit retour sur mohammedia..



Moahammedia. Arrivée  22 novembre,
Nous sommes dans un autre monde, des rues encore boueuses des pluies précédentes, des cigognes et des mouettes se battant les restes des sardines grillées, des chats et des chiens faméliques sans maîtres et toutes ces odeurs d'épices, de poulets grillés, de fumées me mettent l'eau à la bouche.
Beaucoup de choses ont changé en 10 ans, des rues bordées de superbes maisons, des 4x4 rutilants aux vitres fumées, de multiples enseignes aux noms biens français donnent l'illusion d'une qualité supérieure et la certitude d'un prix à payer plus cher.
Dans la rue, la foule est toujours autant bigarrée, les jeunes femmes européanisées portent des pantalons moulants et des hauts amples, leur chevelure noire est souvent attachée, je n'y ai vu aucune jupe, mais pas plus de femmes voilées qu'en France.
J'ai même trouvé une salle de billard avec un snooker et un pool. Même fréquentation qu'à Nice, sans les amis...
J'ai assisté à un remake de mai 68, si l'on ne retient de cette période que la révolution sexuelle et une augmentation des droits sociaux, c'est oublier que le plus grand traumatisme pour les bourgeois conservateurs est de constater que des jeunes peuvent gagner plus d'argent qu'eux. Et c'est justement ce qu'il s'est produit. Le petit groupe de retraités actifs français du club nautique a été pour le moins estomaqué de voir débarquer d'un superbe cata 2 jeunes, sympas, doués en navigation et propriétaires d'un bien ayant plus de valeur que les plus belles maisons de la ville. Ils regardent passer les gens de passage jaugeant leur bateau, leur destination, les comparant à leurs rêves inachevés, ou estimant ces voyages courageux ou téméraires.
Et si quelqu'un connait un pays ou le douanier vous dit 'bienvenue chez nous, c'est aussi chez vous...'  dites le moi. Ici nous l'avons rencontré, et sans backchiche.

Pascal

vendredi 2 décembre 2011

Jeudi 1 Décembre: arrivera, arrivera pas? quand?

         A mohammedia nous nous sommes rendu compte (un peu tard) que nos cartes GPS ne couvraient pas les Canaries. Après un déploiement d'énergie considérable de la moitié du port, nous obtenons quelques copies de fragments de cartes... vieilles cartes des îles nord, des photos par google earth, et un solide équipage de 5 gaillards espagnols sur Blue Way (cherchant désespérément, eux aussi un équipage pour traverser ... car problème de pilote) Nous décidons donc de larguer les amarres ensemble vers midi... nous partirons pour finir à 19h en attendant que leur pilote automatique soit opérationnel. Nous quitterons les lumières du port pour affronter celles des cargos et des bateaux de pêche. Peu à peu Blue Way se fondra dans la masse et ne donnera plus signe de vie à la VHF... Notre navigation aura duré en tout et pour tout une demie heure.
    A ce jour, nous regrettons amèrement cette co-traversée et ce retard de 7h sur notre programme.
Bilan: notre arrivée est prévue pour environ minuit sans GPS... et tout seul!
     Heureuse surprise néanmoins, nous avons réessayé les cartes GPS et il se trouve que sur les 3, une nous offre un meilleur niveau de zoom (mais toujours pas de profondeur, ni de détails du port d'arrivée.
Reste à croiser les doigts pour que le port soit parfaitement bien éclairé... C'est un tout petit port... Le pari est risqué, mais nous le tentons...
      Nous avons envoyé le spi, nous gagnons quelques noeuds mais cela ne sera pas suffisant...
      Je commence à être emprise d'hallucinations chaque fois que je mets le nez dehors: des mirages de la côte tant espérée. Ces 4 jours plein en mer nous donnent un avant goût d'une traversée sur les Antilles... Dur dur, mais quelle fierté! Oui on est tout les 3 super fiers d'arriver ne serait-ce qu'aux Canaries!

18H25:   TERRE!!!!!!!!!!!!!!!!!!    

Mae

Mercredi 30 novembre: trois tortues trottaient sur trois trottoir très étroits

      Il était difficile d'imaginer après nos premiers pas en Atlantique et notre arrivée musclée à mohammedia que l'eau de l'océan puisse être si calme, que les vents soient parfois même inexistants. C'est pourtant le cas aujourd'hui: une mer à peine ridée et tout juste un courant d'air ne dépassant pas les 2 noeuds. Un autre élément qui jusqu'à lors, ne nous était pas familier en cette saison le soleil dont la chaleur est estivale. Fini l'équipement polaire digne d'affronter le cercle arctique, pulls, sous-pulls, sur-pulls, guêtres, bonnets, chaussettes remisés au placard... (et qu'ils y restent!).
      Nous sommes à 2 jours des Canaries, nous décidons de mettre le moteur pour ne pas faire de surplace.
La mer est calme pas grand chose à l'horizon, un petit dauphin à l'aube pendant le quart du capitaine, objets dérivants en tout genre. Puis une épaisse bâche verte assez large. Nous croisons beaucoup de cargos la nuit et je crains un chargement ayant pu glisser...
Puis des formes marrons ressemblant à des bouts de bois semblent confirmer mon hypothèse en dérivant à la surface. L'un de ses bouts de bois se met à plonger et nous laisse entrevoir une nageoire mal habile: une tortue , puis une autre, à gauche, à droite, devant, derrière... Et quelques dizaines de Caroline et de Rosalie nous ont accompagnées sur plusieurs miles . Quel spectacle!!!!!!       

Mae

mardi 29 novembre:Du poisson pour midi!


Enfin presque.

         11 h ça mord, c'est gros... c'est pas du maquereau! C'est coloré, tacheté jaune et bleu, c'est une coryphène! Banco nous en révions... Elle est à porté de vue, plus que 20 cm de la jupe de Balance... L'autre ligne s'en mêle (noter le jeu de mot!)... La dorade profite de nos gestes mal assurés... Et hop se dégage de l'hameçon! Pour un peu elle se moquait de nous en faisant claquer sa caudale pour nous éclabousser. Nous l'imaginions déjà, aux petits oignons dans nos assiettes... Le capitaine passe du rouge au vert... Pour midi il aura des pâtes de la même couleur!
Ben quoi? Elle sont pas bonnes mes pâtes?

Mae

dimanche 27 novembre 2011

Départ imminent de Mohammedia le 27 novembre

Les conditions sont parfaites pour partir, mer calme, vent portant et soleil. Mais nous ne sommes pas vraiment pressés de quitter cet endroit magique. Le Yacht Club du Maroc, depuis 1947, n'est pas le plus grand du monde, deux pontons de plaisance nichés au fond d'un port pétrolier et de pêche abritent une quarantaine de bateaux. Il ne manque rien, eau, électricité, wifi, et un tarif "local". Au niveau de la sécurité, aucun problème, pour y accéder il faut montrer patte blanche, on pénètre dans un complexe pétrolier. 
Mais la différence essentielle entre ce port, et tous les précédents, c'est la gentillesse et l'hospitalité du commandant de port M. Noujoumy. Un petit café, une friandise offerte à Loann, n'ayant pas de cartes de la zone des Canaries, il est aller à Casa pour me donner une copie de cette région.
Nous avons mangé "local", et c'est bien la meilleure façon,  les sardines grillées avec les doigts, les fritures de poissons sur de grandes tables. Mais là ou j'ai été vraiment déçu, c'est pour déguster mon plat préféré, celui que je pourrai manger du matin au soir, celui qui fait parti de mon enfance, le couscous. 
A vrai dire, j'aurai du me méfier, le resto se voulait un riad, la décoration pseudo traditionnelle, la clientèle européenne, et les serviettes sur la table blanches... ce fut une catastrophe, aucun gout, aucune odeur, un couscous "colonial", il ne manquait que la danse du ventre dans ce piège à touristes. 
Parmi les rencontres improbables, un superbe cata arrive, il bat pavillon monégasque, c'est un jeune couple qui le pilote. Tous deux sont de "vrais" (pas comme ceux de Nice)  champions de snowboard, très cool, et n'ont pas tenu compte de mon ignorance flagrante de cette discipline. J'avoue que j'aurai bien aimé jouer sur les vagues avec ce 50 pieds pas plus lourd que mon bateau, il approche des vitesses qui laisse rêveur. 
Les rencontres faites au cours de voyage sont extra-ordinaires, celle ci en fait partie. J'ai l'impression de faire partie d'une autre famille, plus grande, plus internationale, plus libre. Et quelque soit le moyen de voyager, je partage cette lueur de rêve dans les yeux, ce détachement par rapport à la société de consommation, et cette envie de vivre autrement.
Je n'ai toujours pas de cartes de navigation à jour, mais nous partons avec un bateau espagnol qui sait ou il va. Son pilote et son moteur ne marchent pas très bien, les miens oui, nous nous complétons. 
Nous avons cinq jours de navigation, l'Océan sera peut être plus clément, il en a l'air...
 Pascal



jeudi 24 novembre 2011

A l'attention de Steph et Choline

Coucou,
En ce qui concerne le pavillon de courtoisie, il faut le hisser sur le côté du bateau, de la couleur du pays dans lequel on se trouve. C'est une marque de politesse et de salut. Le pavillon de la nationalité se trouvant toujours à l'arrière. J'avais le pavillon espagnol en arrivant sur Gibraltar, et le maitre de port me la fait rapidement remarquer. Ici nous sommes au Maroc, et j'ai beaucoup de mal à en trouver le pavillon.
Je vous embrasse
Pascal.

L'Atlantique, le Maroc.


Çà y est, on est dedans, jusqu'au bout ou à fond, c'est comme on veut.
L' Atlantique nous a réservé un accueil chaleureux. Nous avons préféré, (surtout moi) passer le détroit de Gibraltar en plein jour, la nuit les feux des cargos se fondent dans les lumières des villes, et mon daltonisme n'arrange rien. Hier, (le 20 novembre) vers 20 heures nous étions encore à hauteur de Tarifa. Nous y avons mouillé la nuit pour attendre le lendemain.
Nous partons le matin vers 11 heures pour prendre la marée descendante. Il fait nuageux, le vent et les courants sont contraires. Mais nous parvenons à sortir du détroit en doublant le cap Espartel vers 18 heures.
La belle houle de l'Océan nous porte, le vent aussi, suivi de la pluie. Quelques désagréments se font ressentir, le plancher du carré semble flotter sur l'eau, de l'eau SALEE. Mauvaise idée de l'avoir vissé avant de partir, trouver vite cruciforme et tournevis, vider le contenu du coffre ou l'on peut, soulever le plancher pour voir qu'il y a effectivement de l'eau, mais pas tant que cela. Le tout accompli dans un roulis constant et instable. Cela provenait de la vanne des toilettes que j'avais encore oublié de fermer. Le premier qui pense que je suis distrait, je lui donne raison...
Après avoir commencé la journée par avaler un peu de liquide de refroidissement, et finir par gouter de l'eau de mer, c'en est trop pour mon estomac, 2 cocculine et pas assez pour m'empêcher de vomir.
Nous passons toute la nuit sans dormir, bercé comme dans une machine à laver, sortant la tête sous la pluie sans croiser le moindre voilier.
Seule Loann semble ne s'apercevoir de rien, elle dort comme un bébé, pour se réveiller à 9 heures et réclamer son dessin animé.
Je crois que je ne suis pas très frais ce matin, ni Mae non plus, on ressemble un peu au poisson volant qui a eu la mauvaise idée d'atterrir sur le pont.
Première nuit, premières impressions, ce n'est pas facile.
Les Canaries nous attendent, il reste encore 5 jours environ, si le temps le permet.
Nous attaquons la deuxième nuit (le 22 novembre), bien que la météo semblait favorable 2 jours avant, le vent bascule, il passe à contre, c'est à dire sud ouest, il tourne, le bateau n'avance pratiquement plus. Le ciel se couvre, dans le début de la nuit apparaissent déjà des masses sombres pas très rassurantes. Le vent fraichit à nouveau.
On m'avait mis en garde contre le danger représenté par les côtes marocaines, peu d'abris, un vent et un courant portant à terre, des ports rudimentaires...
La nuit devient pour le moins agitée, à 25 miles des côtes marocaines, Mae me propose de nous replier sur Casa, et c'est là que la fête commence. La nuit sans lune, le grain noir droit devant, une houle formée et les éclairs annoncent la couleur. Le spectacle peut commencer. La pluie s'abat, le vent fraichit, les embruns tournoient, dormir est impossible, sauf pour Loann. Je suis constamment obligé de modifier le réglage des voiles pour m'adapter au vent, 25 30 noeuds seulement, ca pourrait être pire.
Casa ne nous semble pas la meilleure marina pour la plaisance, on choisit Mohammedia plus au nord, port pétrolier, de pêche et 2 pontons de plaisance.
Nous arrivons le matin vers 7 heures, personne à la vhf, des relents de pétrole dans l'air, des cargos pétroliers et gaziers, la tête dans le c..., pas très frais, seule Loann ne s'est aperçue de rien.
On s'amarre à l'arrache sur un catway, sans rien demander à personne.
La douane nous rend visite et après quelques questions d'usage repart avec nos papiers. On les récupère un peu plus tard à la sortie du port très sécurisé. Tout s'est très bien passé.
Sans l'avoir fait exprès nous avons atterri dans le plus ancien yacht club du Maroc et de l'école de voile. Et à travers le responsable de ce club, je retrouve toute la gentillesse et l'hospitalité de ces gens. Nous discutons autour d'un café, il offre une friandise à Loann, elle aussi est conquise.
Nous comptons rester 48 heures, le temps de nous reposer et repartir. Nous sommes déjà le 24 au soir, et pas vraiment envie de quitter ce magnifique pays, c'est un dépaysement total de couleurs,de gouts, de contacts, de sourires et de gentillesse.
La météo est bonne cette semaine, il faudra quand même partir.
Pascal

dimanche 20 novembre 2011

Dernières heures avant le grand saut!

         Dernière journée de préparatifs: pour le stock de bidauche, de fruits et de légumes, direction l'Espagne de l'autre côté de la piste d'aéroport, le marché couvert nous attend ambiance garantie! Le retour se fera au pas de course sous l'eau. La douane est bondée, les contrôles qui habituellement sont très sommaires s'intensifient avec la pluie, à croire que ça les fait marrer les douaniers de nous voir nous agglutiner au porte de l'Angleterre rincés comme des serpillères... grrrrrr.... Nous arrivons trempés au bateau, la cabine arrière sert de buanderie et le petit soufflant sèchera notre linge mouillé (peut-être...). Il est déjà tard, et le stock de plats préparés la semaine dernière pour le soit-disant départ dans la fenêtre météo du début de semaine, nous permet de passer à table très rapidement aujourd'hui.
          Pour le café nous recevons la visite de Nancy et Tony, des Canadiens qui attendent comme nous les conditions pour rejoindre les Canaris. Avec eux nous étudions les prévisions des jours à venir: vents, courants, dépressions... et nous estimons qu'il est temps dès demain de quitter Gibraltar (enfin).
          Il est donc l'heure de préparer au mieux cette grosse étape. A la gite, il n'est pas question de cuisiner "comme à la maison": pas de liquide bouillant qui risquerait de traverser la pièce, donc pour la popotte se sera le stricte minimum. Pour autant, il n'est pas non plus question de s'avaler des sandwichs à tous les repas, alors mon après-midi fut consacrée (comme la semaine dernière... grrrrrr...) à la cambuse...
Le capitaine et son ptit mousse, quant à eux sont partis faire le plein d'eau (c'est rien de le dire) et sont rentrés mouillés: forcément! Donc le linge: dans la buanderie, bien sûr!
Et puis, comme un signe de départ imminent vers le chaud: le petit chauffage qui sèche le linge capitule, raz le bol et décide de faire de étincelles, manque surtout de foutre le feu au bateau, il faut partir!

Ps: à 21h30 Pascal a l'idée lumineuse de courir au Morrison (allias le carrouf english) qui ferme à 22h pour acheter un nouveau soufflant... Opération réussie au premier abord... mais les prises ne sont pas universelles.
Alors il faudra jouer au Mac Giver pour rafistoler la prise de l'ancien chauffage au nouveau. Opération réussi au second abord aussi: bien joué le cap'!

Prochaine étape Canariaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!!!!

Mae

samedi 19 novembre 2011

19 novembre 2011

Cela fait maintenant 8 jours que nous arrivés, il pleut encore et encore, la journée est rythmée par l'avitaillement. La matinée en Espagne pour trouver les viandes et produits frais du marché, on rentre trempé, l'après midi je sort avec Loann pour acheter les oeufs oubliés le matin, trempés à nouveau...
Bon Gibraltar c'est joli, mais c'est désert le soir, surtout le samedi soir quand la population jeune passe en Espagne pour s'amuser. On avait choisi le resto de la place centrale, nous étions les seuls.. tranquille. Je serai bien aller au ciné, sauf que la dernière séance est à 18 heures dans le fabuleux multiplex de 3 cinémas, il n'y avait pas non plus d'horaires de séances, à quoi bon...
Bref il est temps de mettre les voiles, de quitter cette presqu'ile humide, de descendre vers le sud. Nous partirons certainement sous la pluie, les conditions parfaites ne reviendront que l'année prochaine, pas trop envie de rester.. Le courant sera favorable demain à partir de 13 heures, tenir compte des marées pour aborder une côte, je n'étais pas habitué. Tiens le chauffage (petit soufflant) vient de tomber en panne, il ne chauffe plus, il fume.
La météo sur pc nous annonce pour la semaine des vents favorables, 20-25 de nord, de quoi faire une moyenne de 5 noeuds cool.
Nous sommes prêts, moteur révisé par mes soins, non sans l'avoir copieusement insulté, il le mérite... question nourriture, on peut tenir 15 jours au moins, 66 litres d'eau potable plus les 2 réservoirs de 150 l.
Nous avons rencontré un Canadien de Vancouver sur un vieux ketch en bois, nous ferons la route ensemble. Voila, c'est le grand saut, ca me rappelle la première fois que je m'élançais d'un tremplin en delta. Mais quel bonheur après ces premiers pas. Il suffit juste de se lancer...

Pascal

mardi 15 novembre 2011

Gibraltar en images arrivée le 11 11 2011...

               C'est un gros caillou perdu, la tête dans les nuages. L'approche est tranquille par mer calme.
Moments d'intenses émotions... 


Des cargos il y en a, on avait l'impression de faire du slalom cargo...

Nous passons la pointe de l'Europe la plus au sud, et dire que c'est l'Angleterre.

On a pas trouvé mieux, la piste borde les pontons, heureusement la nuit est calme.

J'aurai du amarrer la proue au ponton, parce qu' à la marée basse, la descente est sportive...

Le rocher du fait de sa position stratégique est truffé de tunnels, et la ville garnie de canons et de forteresses.

Les pubs anglais, l'ambiance est sympa, par contre, les jours de match, c'est chaud.

Heureusement, un moyen extraordinaire existe pour vous emmener la haut: le téléphérique.

Au départ il fait style, les caresses ca ne m' intéresse pas, à peine snobée Mae.

Et puis d'un coup, il devient très affectueux, forcément... Là Loann, elle n'aime pas!!

Tous ces touristes, ils nous prennent vraiment pour des singes... fatiguant!  

Il y a un copain qui voulait bien jouer avec vous...

C'est fou l'humanité qu'il y a dans ces singes, certains hommes devraient s'en inspirer.

Au cas ou vous ne sauriez pas ou nous sommes...

Mesdames et messieurs, le capitaine et son équipage vous invitent à attacher vos ceintures, nous allons bientôt naviguer.

Cette cabine c'est "A nous les petites Anglaises" ou encore "Le docteur Who", et bien plus encore...

Ce n'est pas, "le chien aboie, la caravane passe", mais, "le singe médite, les cargos transitent"...

Réflexion sur la condition humaine...

Parmi les singes...

Trois notes de musique...

A fond...