jeudi 24 novembre 2011

A l'attention de Steph et Choline

Coucou,
En ce qui concerne le pavillon de courtoisie, il faut le hisser sur le côté du bateau, de la couleur du pays dans lequel on se trouve. C'est une marque de politesse et de salut. Le pavillon de la nationalité se trouvant toujours à l'arrière. J'avais le pavillon espagnol en arrivant sur Gibraltar, et le maitre de port me la fait rapidement remarquer. Ici nous sommes au Maroc, et j'ai beaucoup de mal à en trouver le pavillon.
Je vous embrasse
Pascal.

L'Atlantique, le Maroc.


Çà y est, on est dedans, jusqu'au bout ou à fond, c'est comme on veut.
L' Atlantique nous a réservé un accueil chaleureux. Nous avons préféré, (surtout moi) passer le détroit de Gibraltar en plein jour, la nuit les feux des cargos se fondent dans les lumières des villes, et mon daltonisme n'arrange rien. Hier, (le 20 novembre) vers 20 heures nous étions encore à hauteur de Tarifa. Nous y avons mouillé la nuit pour attendre le lendemain.
Nous partons le matin vers 11 heures pour prendre la marée descendante. Il fait nuageux, le vent et les courants sont contraires. Mais nous parvenons à sortir du détroit en doublant le cap Espartel vers 18 heures.
La belle houle de l'Océan nous porte, le vent aussi, suivi de la pluie. Quelques désagréments se font ressentir, le plancher du carré semble flotter sur l'eau, de l'eau SALEE. Mauvaise idée de l'avoir vissé avant de partir, trouver vite cruciforme et tournevis, vider le contenu du coffre ou l'on peut, soulever le plancher pour voir qu'il y a effectivement de l'eau, mais pas tant que cela. Le tout accompli dans un roulis constant et instable. Cela provenait de la vanne des toilettes que j'avais encore oublié de fermer. Le premier qui pense que je suis distrait, je lui donne raison...
Après avoir commencé la journée par avaler un peu de liquide de refroidissement, et finir par gouter de l'eau de mer, c'en est trop pour mon estomac, 2 cocculine et pas assez pour m'empêcher de vomir.
Nous passons toute la nuit sans dormir, bercé comme dans une machine à laver, sortant la tête sous la pluie sans croiser le moindre voilier.
Seule Loann semble ne s'apercevoir de rien, elle dort comme un bébé, pour se réveiller à 9 heures et réclamer son dessin animé.
Je crois que je ne suis pas très frais ce matin, ni Mae non plus, on ressemble un peu au poisson volant qui a eu la mauvaise idée d'atterrir sur le pont.
Première nuit, premières impressions, ce n'est pas facile.
Les Canaries nous attendent, il reste encore 5 jours environ, si le temps le permet.
Nous attaquons la deuxième nuit (le 22 novembre), bien que la météo semblait favorable 2 jours avant, le vent bascule, il passe à contre, c'est à dire sud ouest, il tourne, le bateau n'avance pratiquement plus. Le ciel se couvre, dans le début de la nuit apparaissent déjà des masses sombres pas très rassurantes. Le vent fraichit à nouveau.
On m'avait mis en garde contre le danger représenté par les côtes marocaines, peu d'abris, un vent et un courant portant à terre, des ports rudimentaires...
La nuit devient pour le moins agitée, à 25 miles des côtes marocaines, Mae me propose de nous replier sur Casa, et c'est là que la fête commence. La nuit sans lune, le grain noir droit devant, une houle formée et les éclairs annoncent la couleur. Le spectacle peut commencer. La pluie s'abat, le vent fraichit, les embruns tournoient, dormir est impossible, sauf pour Loann. Je suis constamment obligé de modifier le réglage des voiles pour m'adapter au vent, 25 30 noeuds seulement, ca pourrait être pire.
Casa ne nous semble pas la meilleure marina pour la plaisance, on choisit Mohammedia plus au nord, port pétrolier, de pêche et 2 pontons de plaisance.
Nous arrivons le matin vers 7 heures, personne à la vhf, des relents de pétrole dans l'air, des cargos pétroliers et gaziers, la tête dans le c..., pas très frais, seule Loann ne s'est aperçue de rien.
On s'amarre à l'arrache sur un catway, sans rien demander à personne.
La douane nous rend visite et après quelques questions d'usage repart avec nos papiers. On les récupère un peu plus tard à la sortie du port très sécurisé. Tout s'est très bien passé.
Sans l'avoir fait exprès nous avons atterri dans le plus ancien yacht club du Maroc et de l'école de voile. Et à travers le responsable de ce club, je retrouve toute la gentillesse et l'hospitalité de ces gens. Nous discutons autour d'un café, il offre une friandise à Loann, elle aussi est conquise.
Nous comptons rester 48 heures, le temps de nous reposer et repartir. Nous sommes déjà le 24 au soir, et pas vraiment envie de quitter ce magnifique pays, c'est un dépaysement total de couleurs,de gouts, de contacts, de sourires et de gentillesse.
La météo est bonne cette semaine, il faudra quand même partir.
Pascal