Le 30 juin

Toujours rien, rien que des ronds dans l'eau dans l'attente d'un moteur qui marche enfin, celui qui nous accompagne sans faillir dans les moments difficiles. Pour le moment, celui ci nous donne des signes de faiblesse dans de bonnes conditions météo, il tousse vraiment très noir, je le gave d'une bonne huile qu'il consomme sans modération, et se sent aussi chaud que la centrale nucléaire de Fukushima...
J"ai du mal à imaginer ce qui ne va pas tomber en panne, ca pourrait être pire, imaginer une panne moteur et d'électronique perdu au fins fonds d'un pays inconnu, non impossible....
Entre deux rendez-vous on s'occupe comme on peut, histoire de se mettre en condition, pêche et chasse améliorent nos repas, c'est sur ce n'est pas encore le plat principal... mais on les a tous mangés.
Qui as dit que mon poisson n'était pas frais???

 C'est aussi plutôt sympa de vivre ici, non?

Ce fut un plaisir de partager deux jours sur notre bateau avec le père de Maeva, même si nous n'avons pas beaucoup mangé de poissons frais...

Parmi les gens que nous avons rencontré, ceux qui prétendent réparer ou vendre ce qui peut être essentiel à la navigation, une seule personne nous a vraiment aidé, mettant à nôtre disposition sa place au port, nous donnant des conseils sans chercher à vendre à tout prix, et sachant ce que veut dire la solidarité en mer. C'est rare.

La personne qui s'adapte le mieux à cette vie, c'est bien Loann, 3 ans, un poisson dans l'eau, réglée comme du papier à musique. Parfois quand tout bouge, quand le bruit du moteur s'associe au roulis des vagues et que le vent claque dans les voiles, elle dort simplement, ou joue comme si de rien n'était.

En attendant avec impatience notre prochaine équipière pour le mois d'aout, Manon, ma grande fille qui fêtera ses 13 ans en mer.

Un dernier mot, vous avez le bonjour de l'équipage au complet, Mae, Loann, et le grincheux....

 Ca, c'est plutôt le bon côté des choses, celui que l'on affiche, juste pour faire des envieux..
 Mon prochain voilier...
 A la Mala, le resto sur la plage est excellent... mais là c'était sur le bateau.
 Activités: baignades, navigation, soleil... c'est fatiguant à la fin!!!
 Et si un jour je devais choisir une maison, elle ressemblerait à celle-ci
Loann, 3 ans, bon ok, le cadre ca fait un peu rêver...
Aux Iles de Lérins, vous allez me dire, "c'est d'un commun!!" mais que c'est beau
 Ma fille, j'ai oublié de vous dire, c'est la princesse du château
 Balance sous spi asymétrique, le vendeur m'a dit que c'était le plus facile à envoyer. Ce n'est pas toujours vrai....

S'il y en a une qui a tout compris, c'est bien Loann, le bateau, la mer, son univers...

 Coucou!!!
 Dans la brise, 15, 20 nds tout dehors, le hublot sous le vent permet de voir le fond de l'eau, mais pas de poissons...
 Un peu floue, mal cadrée, pour un ex photographe pas terrible, question: trouver le point d'équilibre?

Le 19 juin 2011

Déjà 17 jours que nous habitons sur Balance, à croire que le temps file entre mes doigts comme une anguille. Nous changeons de mouillage selon le vent entre Cannes et Monaco, selon les pannes qui nous obligent à retourner chez le schip, la dernière fut le gps principal, et connaissant mon sens de l'orientation et mes capacités à naviguer avec les étoiles, nous aurions plus la "chance" d'atterrir dans un pays lointain plutôt que vers la Corse.
Mais, maintenant, et après maint imprévus, après avoir tripler notre capacité de charge des batteries au prix d'un poids important modifiant l'assiette du bateau (j'exagère...), nous commençons à ressembler à un vrai bateau de voyage, prêt... enfin presque. Mais il devient urgent de mettre vraiment les voiles, de partir, de respirer. Les ronds dans l'eau ont été nécessaires, voir contraints et forcés, il aurait été inconscient de partir à tout prix au vu des pannes qui nous arrivent.
20 % de plaisir, pour l'instant ils se font plus que désirer, et j'avoue que la patience n'est pas mon fort....

J'ai oublié de vous dire, à ceux qui ont remarqué qu'il y avait un peu d'air le 18 juin dans la nuit, nous étions au mouillage, abrité de la houle, mais pas du vent, 25 30 nds, l'ancre dérape 2 fois, mais au moins l'éolienne nous a fournit un courant constant qui nous a permis de tenir presque toute la nuit... à regarder des films et surtout dehors...
C'est incroyable comme parfois un bateau est peu de choses...mais il en apporte tant.

                                                                  Les "beaux gosses"
A ceux qui me connaissent, je ne sais toujours pas pêcher, mais je persiste...

Pendant 14 ans de Nice à Monaco, j'observais la mer de cette route l'oubliant parfois comme un rêve irréalisable et pourtant.

Voilà, c'est fini pour aujourd'hui, le 19 juin, 20 heures 30, nous quittons le port de Marina pour chercher un endroit abrité. Comme me disait un garçon de 11 ans dont son père vit sur un voilier et sa mère à terre, la vie sur mer c'est sympa, à la maison aussi...

De la préparation au 6 juin

Quelques jours avant le départ, difficile d'imaginer que TOUT puisse rentrer. C'est un peu le jeu qui consiste à faire rentrer dans un bocal une baleine...

Plus l'échéance approche, plus les problèmes se multiplient. Par exemple, quelque chose de simple à priori: retrouver le fil électrique qui relie le feux de navigation de l'avant à l'arrière pour le changer. J'observe par la baille à mouillage que ce fil rentre par l'avant non pas par la cabine avant, mais à l'intérieur du bordé, impossible de le tirer ou le sortir, démontage des panneaux dans la cabine avant, contorsions en tout genre et galère assurée...

Mais quand même, sans rien connaître, aidé de Maé nous avons conçu le portique avec Christophe,  posé 2 winchs, tiré les câbles dans le portique de l'éolienne, du panneau solaire et de l'antenne du système mer veille, refait l'étanchéité du pupitre de commande arrière pour l'adapter au nouveau pilote, monté un système de pompage d'eau de mer pour la vaisselle, fixé le radeau de survie sur le tableau arrière en déplaçant l'échelle de bain, changé le flexible de douche, fixé un cadenne sur la plage avant etc... le bonheur total.

Cette aventure, c'est 80% de galère pour 20% de plaisir, certains disent qu'il faut être maso, je crois que les 20 % qu'il reste le valent bien.

5 juin 2011

Retour mouillage près de Port Galice après 3 nuits: 2 juin Salice, 3 juin Garoupe, 4 juin Salice.

Moments agréables le premier jour, nous avons accompagnés nos compagnons de voyage, Grégory, Géraldine, et leur enfants Louisa et Marco. Soleil vent idéal, tout va bien pour notre premier mouillage en « liberté » .

Ca fait 'drôle' de se dire, voilà c'est notre maison, à terre plus rien... En même temps ces incertitudes et questions disparaissent lorsque je suis à l'intérieur, à l'abri. Et quand je prends conscience de l'espace qui s'ouvre devant nous, aucune maison si belle soit elle ne pourra nous l'offrir.

Nous naviguons pour le moment sans notre fille qui est chez ses grands parents, question de se faire tranquillement la main.

Depuis le 4 juin au soir, l'alerte orange est en vigueur, et ca n'a pas raté, de jolis grains bien tassés, trombes de pluies, vent d'est, éclairs, orages... et nous dans une machine à laver, version 8000 tours.

Ca fait partie des joies qui nous font mieux apprécier les bons moments, cette vie à venir est loin d'être monotone. 

6 juin, retour pour reprendre notre fille Loann chez ses grands parents à Salernes. Retour sur terre momentané avant de retrouver le mouillage.