dimanche 13 novembre 2011

11 11 2011 !!!

                      GIBRALTAR
En fin de matinée, par une mer sans ride, un rocher dont le sommet est recouvert par un nuage, se dégage à l'horizon. La pointe de l'Europe est devant nous.
Peu de temps avant, j'avais jeté mes 2 lignes de pêche avec comme appât la tête du précédent maquereau, dans l'espoir certain de relever un thon... devant moi, 2 bouées marquent un filet de pêche, Mae me recommande de passer loin, mais bien sur, l'écart que je fais ne m'empêche pas de tirer une des bouées et fini par casser la ligne de traine. C'est la faute au courant, si il n'avait pas été aussi fort,peut être l'aurais je évité..  bref...
Le moteur tourne lentement, la vitesse de surface affiche 3,5 noeuds, la vitesse réelle oscille entre 5 et 7 noeuds par une mer d'huile, heureusement, le courant est dans le bon sens. Parfois il dessine sur la mer des courbes, des frises, crée de longues vaguelettes, des couleurs différentes aussi. En approchant de Gibraltar nous apercevons des dauphins, mais pour le repas, toujours pas de poisson frais.
Nous contournons le rocher pour chercher un port parmi de nombreux cargos, la vhf ne cesse d'émettre, en anglais, et en approchant du port la pression augmente, le trafic s'intensifie. Trois ports de plaisance sont possibles, on en choisi un au fond de la rade, une piste d'avion longe ce port. Personne ne répond à la vhf, je me dirige à la capitainerie, et obtient une place, l'homme me rappelle pour me signifier que mon pavillon de courtoisie espagnole doit être amené. C'était là, peut être, la raison de son silence à la vhf. 
Nous sommes partis depuis le six octobre, sans rencontrer jusqu'à maintenant des conditions extrêmes, l'Atlantique est là, avec ses marées, ses lames, ses vents plus réguliers et prévisibles qu'en Méditerranée, c'est un peu comme si nous passions du petit au grand bain... plus de brassard ni de bouée canard, il faut plonger.
Prochaine destination: Tanger, je rêve de manger un vrai couscous...  (Je n'ai pas encore mangé de paella...)
Si ce n'est pas cela la liberté...
Ps, le quai est haut, très haut, si haut qu'en sautant, je me suis rattrapé de justesse les pieds dans l'eau. Mae a bien rigolé.
Pascal

 

Le 10 novembre

L'erreur fatale...
Nous avions cru éviter le luxe des stations balnéaires, les magasins de marque et le cortège de voitures qui gravitent autour, les très distinguées femmes sans age dans le sillage des effluves de gros cigares, on pensait laisser tout cela loin derrière nous, et bien non!
Monaco à côté fait figure de pâle banlieue, le port J. Banus que nous avions choisi afin d'éviter Marbella est un concentré de yatchs, de jantes chromées, d'agents de sécurité à l'entrée des boutiques plus armés qu'un flic Us. Tout y est, même si le port reste peu fréquenté.
Mon bateau est amarré près d'un Riva, un léger problème se présente. Le quai est haut, et devient de plus en plus haut puisque le niveau de la mer ne cesse de baisser. C'est l'effet de la marée descendante, et vu que je n'ai toujours pas une passerelle digne de ce nom, monter et descendre du bateau relève de l'escalade. Un peu plus tard j'en ferai les frais...
 Ce port est un peu plus cher que le précédent, et le montant de la caution pour une prise électrique exorbitant (130€), et malgré tout cela pas de liaison internet... nous repartons le lendemain, direction Gibraltar, vite.
Pascal


du 8 au 10 novembre


Une agréable surprise,
Après le port 'piège à touristes navigateurs', et celui de l'authentique port de pêche, nous voici arrivé dans un lieu qui se situe entre l'architecture de Gaudi et Disney dans une marina rentrant dans les terres, c'est le port de Benalmadena sur 'la Costa del Sol'.
Nous aurions bien aimé visiter Malaga, très grand port de commerce mais inadapté à la plaisance. Nous étions arrivés à la tombée de la nuit, personne à la vhf, quelques bateaux au fond d'une darse amarrés au pied d'un quai très haut, nous décidons de mouiller là quitte à jeter une ancre en guise de pendille. Un policier vient, prend mes coordonnées et m'annonce un chiffre que je croyais être le numéro de ma place, et bien non, c'était bien le prix. Nous repartons immédiatement.
Nous sommes donc arrivés à Benalmadena vers 23 heures, entre temps j'ai encore pris un maquereau, dont les restes me serviront à pêcher d'autres poissons, j'espère...
Benalmadena est un endroit vraiment incroyable, né d'une imagination débordante, un monde ou Tim Burton et Jean Jeunet se seraient croisés. On y trouve même des bateaux improbables comme une jonque, un vapeur de rivière, une péniche, de vieux gréements, des voiliers de voyage arrêtés là.
Tous les commerces sont représentés, des babioles au luxe, du fast food aux restos de tous les pays.
Aujourd'hui, nous avons visité cette ville, qui ne ressemble à aucune autre. Immeubles neufs, hôtels de luxe, grands boulevards, on se serait crus aux US sur Sun Set Boulevard. Beaucoup de bureaux de change et de pub anglais annoncent la proximité de Gibraltar. Nous mangeons local à midi, un 'breakfast', bacon, saucisse et hamburger...
Une chose me sidère ici, dès que l'on met un pied sur la route, ou simplement que l'on regarde de l'autre côté, les automobilistes nous invitent à passer, et même les taxis. Là ou à Nice mettre un pied dans la rue vous transforme en une cible potentielle, ici on peut même traverser la tête en l'air.
Parmi les animaux croisés, mis à part les maquereaux, point de baleines, mais à terre une multitude de perruches dans les arbres, et les premières cigognes. Le jardin public, ou plutôt le magnifique parc est peuplé de pigeons (normal), mais aussi de lapins, poules, oies canards en liberté pour le plus grand bonheur de Loann.
Nous repartons le lendemain vers l'ouest en prenant soin d'éviter Marbella dont la réputation du luxe provocateur est loin de nous plaire. On arrive en fin d'après midi au port 'J. Banus' et là, c'est l'erreur fatale....
Pascal

Le 5 novembre


De Marina del Este à puerto Velez Malaga
Nous avons enfin quittés le port de Marina del Este, trop cher, trop mort, trop joli pour les touristes de passage... au prix d'une traversée un peu humide.
Nous voilà donc arrivé le 6 novembre dans un vrai port, un authentique, vivant, abritant des chalutiers et des voiliers de voyage, et aussi trois fois moins cher que le précédent.
Le lendemain, nous décidons de nous restaurer en dégustant les spécialités du coin. Vers 13 heures, après une longue marche et sous la pression de l'estomac de Loann criant famine, un resto de quartier nous propose ses spécialités locales. J'imaginais peut être un plat typiquement andaloux. Mon entrée se composait d'une soupe verdâtre dans la laquelle surnageaient des filaments de poulet et d'oeufs, puis en plat principal venait une viande blanche accompagnée d'une sauce au poivre et de pomme de terre. Cette sauce avait un goût de déjà vu, ce goût typique des sauces en poudre qui relèvent les plats des hôpitaux ou cliniques françaises (mon expérience en témoigne). Le dessert était une simple glace industrielle dans sa coupe de plastique.
Ce petit goût de déjà vu s'est confirmé à la fin du repas, quand je vis sur la porte affiché le logo d'une célèbre marque française de distribution de repas pour cantines et administrations.
Restons positifs, le prix était raisonnable, la serveuse m' a bien dit que c'était local, sans préciser que c'était à l'échelle de la planète.
La prochaine fois c'est promis je mangerai vraiment local, j' y ai repérer de nombreux 'kebap'..
Notre étape suivante, malgré des vents contraires sera Malaga, ou peut être plus à l'ouest si les conditions le permettent. Gibraltar, la porte de l'Atlantique est devant nous, là ce ne sera plus du 'tourisme'...
Pascal